Protéger les ruches avant l’hiver est une étape indispensable. L’hiver est une période difficile pour les colonies d’abeilles et leur survie dépend en grande partie d’une bonne préparation à l’automne. Durant ces quelques mois, les abeilles vivent au ralenti, les activités sont réduites au strict nécessaire pour économiser leurs forces et leurs réserves de miel. Plusieurs interventions sont réalisées par l’apiculteur à l’automne pour assurer la survie des colonies : vérifier les réserves, réaliser ses traitements varroa et isoler sa ruche.
Qu’est-ce que l’hivernage ?
L’hivernage est une période d’activité ralentie durant la saison hivernale. À ne pas confondre avec l’hibernation, qui désigne la somnolence hivernale chez certains animaux. En hiver, les abeilles ralentissent leur activité et se regroupent en grappe au cœur de la ruche, pour se tenir chaud. Durant cette période, il sera très important de ménager la tranquillité de vos colonies. Dérangées, elles s’agitent et consomment ; le stock de provisions doit rester conséquent et le plus longtemps possible, il doit passer l’hiver dont on ne peut évaluer la durée et la rigueur ; ces réserves conditionnent l’état de la colonie, sa vigueur à la reprise de fin d’hiver.
Vérifier les réserves
Il est très important important de peser sa ruche avant hivernage, afin de s’assurer que la colonie dispose de réserves suffisantes tant en pollen qu’en miel. Par exemple une ruche Dadant 10 cadres doit faire au minimum 35 kg.
Il est tard et nuisible de donner de la nourriture liquide par temps froid : telle opération stimulerait la ponte, l’élevage de couvain, gaspillerait aussi les provisions. Vraiment, en cas d’absolue nécessité de « sauveté », tout au plus, pourrait s’envisager de donner du candi : directement sur cadres, sous nourrisseur retourné, mais le risque demeure qu’il ne soit même pas utilisé (s’il fait trop froid pour la grappe). L’apiculteur avisé vérifiera les réserves de ses colonies à l’automne et aura su anticiper le nourrissement de ses colonies.
Adapter la taille de la ruche en hiver
L’apiculture est un exercice de modulation constante du volume des ruches pour l’adapter à celui de la colonie. L’important est que les abeilles soient toujours dans un espace resserré et au chaud. Sortir les cadres vides ou trop peu remplis de miel, placer des partitions isolantes de chaque côté des derniers cadres de miel. Ces partitions isolantes seront de préférence recouvertes d’un isolant aluminé pour réfléchir les rayons infra rouges produits par la grappe, cela accélère en janvier la reprise et donc la surface de ponte de la reine.
Retenez également qu’il vaut mieux une ruchée forte que deux ruchées faibles qui seront exposées à disparition. La visite fera repérer ces éventuelles ruchées faibles. De plus, une colonie plus importante consomme moins de miel que deux petites colonies.
À savoir : l’hiver, les abeilles se regroupent en grappe au centre du corps de ruche. Il est impératif de ne pas les déplacer, car la grappe pourrait tomber sur le plancher froid et les abeilles mourraient de froid.
Réaliser ses traitements anti-varroa
Avant l’hiver, l’apiculteur pense à limiter l’infestation par le varroa. La femelle varroa pond le plus volontiers dans les cellules de mâles : il y en a de moins en moins. Il n’y aura plus non plus de récupération de miel donc de risque de pollution de ce dernier.
Dans les zones froides ces opérations seront à faire en décalage d’un ou de deux mois vers l’été. La survie des colonies en mars est, tout autant liée à la qualité et à l’efficacité du traitement contre varroa, qu’à la qualité du nourrissement. Il faut effectuer le compte des varroas détruits et surtout traiter tout le rucher en même temps pour que les ruches ne se contaminent pas entre elles.
Assurer une bonne isolation pour protéger les colonies
Pour assurer un bon hivernage de la colonie, il est conseillé de vérifier que votre ruche soit bien protégée des éléments extérieurs.
- Protéger la ruche contre les rongeurs et prédateurs : en installant une grille à l’entrée de la ruche. Les grilles d’entrées permettent de réduire le pillage entre colonies, empêche l’entrée des rongeurs ou des frelons asiatiques en automne.
- Protéger la ruche contre l’humidité : les abeilles supportent mieux le froid que l’humidité. Il est très important d’assurer une bonne ventilation au sein de la ruche et éviter le phénomène de condensation. La ruche doit être bien isolée du sol, surélevée et légèrement inclinée pour laisser couler ces excès d’eaux et favoriser une bonne évacuation des déchets.
- Protéger la ruche contre le froid : pour la ruche comme pour la maison ou l’humain, le gros de déperdition de chaleur se fait par le haut. Il est recommandé d’installer un isolant thermique sous le toit de la ruche.
- Protéger la ruche contre le vent : le toit de la ruche doit être bien fixé et étanche. On s’assure de sa stabilité, quitte à le lester (avec une pierre par exemple).
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