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Que se passe-t-il dans la ruche en mars ?

Dans la ruche en mars, l’activité reprend progressivement avec l’arrivée du printemps. Les journées s’allongent, les températures s’adoucissent et la nature se ...

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Dans la ruche en mars, l’activité reprend progressivement avec l’arrivée du printemps. Les journées s’allongent, les températures s’adoucissent et la nature se réveille. Pour les apiculteurs amateurs, c’est une période charnière où observation et intervention sont essentielles pour assurer la santé et le développement des colonies. Pour les apiculteurs débutants, rapprochez-vous de votre rucher-école ou de votre association apicole pour vous faire accompagner. Les cours vont bientôt reprendre !

 

ruche en mars : plantes mellifères

 

La colonie d’abeilles dans la ruche en mars

 

Reprise de la ponte de la reine

Avec l’allongement des jours et des températures plus clémentes, la reine intensifie sa ponte. Elle peut pondre jusqu’à 2 000 œufs par jour, favorisant ainsi le renouvellement et l’accroissement de la population de la colonie. Cette augmentation de la ponte nécessite une attention particulière de l’apiculteur quant aux ressources disponibles dans la ruche.

 

Intensification de l’activité des butineuses

Les abeilles butineuses profitent des journées ensoleillées pour sortir de la ruche à la recherche de pollen, de nectar et d’eau. Le pollen, riche en protéines et en acides aminés essentiels, joue un rôle fondamental dans le développement du couvain en assurant une alimentation équilibrée aux larves. Le nectar, principal carburant énergétique de la colonie, est transformé en miel grâce à l’action enzymatique des abeilles, garantissant ainsi une réserve de glucides indispensable. L’eau, en plus de diluer le miel, est essentielle au maintien de l’hygrométrie dans la ruche et à la thermorégulation du couvain, notamment par ventilation active des ouvrières.

 

Construction et entretien des rayons

Les abeilles cirières sont les abeilles âgées de 12 à 18 jours. Elles commencent à sécréter de la cire pour construire de nouveaux rayons ou réparer les structures existantes. Cette activité est cruciale pour offrir à la reine de nouvelles cellules pour sa ponte. Ainsi que pour le stockage les réserves de nourriture. Produire un kilogramme de cire nécessite environ 8 à 10 kg de miel. C’est donc une consommation énergétique considérable pour la colonie. En moyenne, une ruche active produit entre 500 g et 1 kg de cire par saison selon les besoins.

 

En mars, que fait l’apiculteur ?

Surveillance des réserves alimentaires dans la ruche en mars

Avec la reprise de la ponte et l’augmentation de l’activité, la consommation de nourriture par la colonie s’accroît considérablement. Une colonie active peut ainsi consommer entre 1 et 2 kg de miel par semaine en mars (selon les observations de l’INRA et les études du CNRS sur la dynamique des colonies en sortie d’hiver). Il est donc essentiel de vérifier régulièrement les réserves. Attention, ouvrez la ruche seulement lorsque la température dépasse 14°C. Si les réserves sont insuffisantes, un apport de candi ou en sirop est recommandé pour éviter une carence énergétique. En cette saison, booster l’activité de vos colonies avec un candi protéiné ou un apport de sirop lourd (70/30).

Entretien et préparation du matériel apicole

C’est la dernière ligne droite pour nettoyer, désinfecter et réparer le matériel apicole avant le plein démarrage de la saison. Des ruches propres et en bon état réduisent le risque de maladies et offrent un environnement optimal pour les abeilles. Préparer de nouveaux cadres avec de la cire gaufrée et remplacer chaque année 2 cadres de corps de vieille cire pour maintenir une bonne hygiène. Un stock de cadres cirés permet d’anticiper les besoins liés à l’expansion des colonies et d’assurer un développement harmonieux. C’est aussi le moment de remplacer les plateaux de fond de ruche. Un plateau propre et en bon état permet une meilleure aération et limite la prolifération des parasites.

Réalisation de la visite de printemps

La visite de printemps est LA première grosse étape de l’année apicole. Les points de vigilance sont les suivants :

 

Préparation à la lutte contre le frelon asiatique

Dans certaines régions, les premières fondatrices de frelon asiatique ont fait leur apparition dès la fin janvier cette année. Leur activité devient plus marquée en mars avec l’augmentation des températures. Il est crucial de mettre en place des pièges sélectifs pour capturer ces reines avant qu’elles ne fondent de nouvelles colonies. Cette action préventive réduit la pression de ce prédateur sur les ruches durant la saison. Tout savoir sur les pièges anti-frelons.

 

Le bon emplacement pour votre rucher

 

ruche au milieu d'un champ de colza

 

Changer de lieu si besoin, c’est le moment…

Le transport des ruches à ce moment de l’année se fait sans risque. Donc sans précaution particulière. À faire la nuit tombée.
Si vous devez changer d’emplacement, choisir un nouveau lieu, cherchez le proche de sources mellifères (800 m à la ronde au maximum), à l’abri de l’humidité, mais proche d’un point d’eau (200 à 500 m), à l’abri des vents dominants et ensoleillé. Ces conditions idéales sont favorables au développement des colonies et à la production de miel. En savoir + sur l’emplacement idéal pour votre rucher.

Pas d’eau à proximité : Installez des abreuvoirs

Avec l’augmentation de l’activité, les besoins en eau de la colonie augmentent. Si aucun point d’eau n’est disponible à proximité du rucher, installer des abreuvoirs ! Le mois de mars est le moment idéal pour habituer vos colonies. Les ouvrières butineuses mémorisent les sources d’eau et reviennent systématiquement à celles qu’elles jugent fiables. Si un abreuvoir est installé tardivement dans la saison, il peut ne pas être adopté immédiatement.

Pour maximiser son adoption :

  • Anticiper son installation dès la sortie de l’hiver avant que les butineuses ne s’habituent à d’autres points d’eau.
  • Le positionner correctement dans un endroit ensoleillé et stable.
  • Ajouter des attractifs naturels comme une faible concentration de sel ou des minéraux pour stimuler l’intérêt des abeilles.
  • Surveiller et entretenir régulièrement l’abreuvoir pour éviter l’évaporation rapide et la stagnation de l’eau.

Un abreuvoir bien placé et maintenu correctement permet de limiter la dispersion des abeilles vers des sources d’eau contaminées et améliore la gestion hydrique de la ruche.

Les plantes mellifères autour de la ruche en mars

En mars, plusieurs plantes mellifères jouent un rôle clé pour les abeilles en leur fournissant des ressources essentielles à leur développement.

L’amandier (Prunus dulcis) est une source précoce de nectar, très appréciée des abeilles au printemps, en plus de son pollen indispensable pour stimuler la reprise du couvain.

Le saule marsault, quant à lui, est une véritable aubaine pour les abeilles grâce à son abondant pollen, riche en protéines, favorisant la croissance des jeunes larves.

Le romarin, le merisier, le groseillier, la bruyère, l’ajonc et le pissenlit sont également des sources essentielles de nectar et de pollen pour les abeilles en mars, leur offrant une diversité de ressources nutritives indispensables à leur activité et à la croissance du couvain.

 

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