L’hivernage des ruches ne consiste pas seulement à protéger les colonies. Il inclut aussi l’entretien et le stockage du matériel apicole. Bien hiverner ses hausses, cadres et cires gaufrées permet d’éviter les maladies, de limiter les parasites comme la fausse-teigne et de prolonger la durée de vie des équipements. Voici les bonnes pratiques à adopter pour un matériel prêt dès le printemps.
Pourquoi un bon hivernage des ruches est indispensable
Préserver la santé des colonies
Un matériel propre et bien stocké limite la propagation des maladies graves des maladies graves comme la loque américaine ou la nosémose. Ces pathologies peuvent survivre sur des cadres contaminés et réapparaître dès le printemps. Le nettoyage et l’hivernage rigoureux du matériel constituent donc une mesure prophylactique essentielle pour préserver la vitalité et la santé durable des colonies.
Préserver la durabilité du matériel
Un hivernage soigné protège les cadres, hausses et cires de l’humidité, des rongeurs et des insectes. Selon les bonnes pratiques apicoles de l’ITSAP, cette précaution évite le développement de moisissures, le gauchissement du bois et la dégradation des cires. Une telle vigilance assure la longévité des équipements, limite les pertes matérielles et évite des remplacements coûteux dès la reprise de saison.
Protéger les cadres gaufrés contre la fausse-teigne
Les cadres gaufrés attirent irrésistiblement la fausse-teigne, dont les larves peuvent détruire la cire en quelques semaines. Pour les conserver en bon état, stockez-les dans un endroit frais, sec et aéré, à l’abri de la lumière. Installez-les de préférence sous un auvent bien aéré, offrant protection et circulation d’air. L’utilisation de mèches soufrées est une bonne pratique pour protéger efficacement les cadres contre la fausse-teigne. Cette fumigation, à renouveler chaque mois pendant la période d’hivernage, permet de détruire les larves et d’assurer une conservation saine du matériel.
Nettoyer soigneusement hausses et cadres
Les hausses et les cadres vides doivent être soigneusement grattés afin d’éliminer le maximum de résidus de cire et de propolis. L’hivernage des ruches peut se faire selon deux méthodes s’offrent à l’apiculteur :
Traitement thermique
Passez les hausses au chalumeau pour brûler les résidus et désinfecter la surface. Pour les cadres, utilisez également le chalumeau ou la vapeur dans un cérificateur afin de décoller les restes de cire. Cette technique supprime moisissures, bactéries et parasites et garantit un matériel prêt pour la saison suivante.
Traitement à la soude caustique
Une autre solution consiste à plonger les hausses et cadres dans une solution chaude de soude caustique, généralement à 4 à 5 %. Ce bain dissout la cire et désinfecte en profondeur le bois. Après traitement, rincez abondamment à l’eau claire et laissez sécher avant stockage. Cette méthode est particulièrement efficace contre les spores pathogènes comme ceux de la loque américaine.
Conserver les cadres de nourriture dans de bonnes conditions
Si vous disposez d’un excédent de cadres de nourriture, emballez-les soigneusement dans un film plastique alimentaire afin de limiter l’humidité et les odeurs extérieures. Placez-les ensuite au réfrigérateur ou au congélateur. Le froid neutralise efficacement les œufs de parasites et bloque le développement des moisissures. Cette méthode garantit une excellente conservation et permet de réutiliser les cadres l’année suivante sans perte de qualité nutritive pour les abeilles.
Bien hiverner ses ruches c’est anticiper la prochaine saison
L’hivernage du matériel ne doit pas être considéré comme une corvée. C’est aussi un moment idéal pour faire l’inventaire de vos cadres, vérifier l’état de vos hausses et contrôler vos outils. Ce bilan vous permet d’anticiper vos besoins en cire gaufrée, en cadres filés ou en nouveaux équipements. Une préparation soignée en hiver facilite une reprise rapide et sereine au printemps.
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