L’humidité dans la ruche est un facteur déterminant pour la survie et le bien-être de la colonie. Une régulation insuffisante peut provoquer l’apparition de moisissures, la prolifération de maladies, ou encore une surconsommation d’énergie par les abeilles. À l’inverse, une humidité correctement gérée favorise un couvain sain, une meilleure conservation des réserves et un hivernage réussi.
Deux grandes approches se distinguent aujourd’hui : la gestion traditionnelle dans les ruches classiques et l’approche innovante de la Ruche Basse Consommation (RBC), mise en avant notamment par Damien Mérit, apiculteur et concepteur de ce modèle.
Comprendre l’humidité dans la ruche
L’humidité interne de la ruche provient de plusieurs sources. D’abord, la respiration des abeilles : en période hivernale, une colonie produit environ 0,5 litre d’eau par jour. S’y ajoutent la condensation liée aux écarts thermiques entre l’intérieur chaud et l’extérieur froid. Enfin, l’environnement direct du rucher influence fortement le niveau hygrométrique : proximité de zones humides, circulation d’air, ensoleillement.
Les abeilles ont besoin d’un équilibre précis. Pour que le couvain se développe correctement, l’hygrométrie doit se situer entre 50 et 65 %. En dessous, les larves risquent la déshydratation ; au-dessus, l’excès d’humidité peut provoquer des refroidissements du couvain, favoriser les moisissures et accroître le risque de nosémose. L’humidité excessive est ainsi identifiée comme l’un des facteurs aggravants des pertes hivernales.
Gestion de l’humidité dans l’approche classique
Dans l’apiculture traditionnelle, la gestion de l’humidité repose sur un ensemble de pratiques de terrain et d’ajustements du matériel. En hiver les abeilles regroupées en grappe n’ont de cesse de réchauffer leur environnement. Cette activité hivernale génère une importante qualité d’eau. Les guides de bonnes pratiques recommandent plusieurs actions simples mais efficaces :
- Incliner la ruche vers l’avant afin de faciliter l’écoulement de l’eau de condensation.
- Installer un plancher grillagé ou partiellement aéré pour favoriser la circulation de l’air.
- Isoler les ruches du sol, par exemple avec des supports adaptés, afin de limiter les remontées d’humidité.
- Choisir un emplacement approprié : éviter les zones inondables, les fonds de vallon ou les supports retenant l’eau (comme les pneus usagés).
- Protéger des vents dominants et privilégier une orientation au soleil levant pour améliorer la ventilation naturelle.
Ces mesures permettent de limiter l’excès d’humidité mais leur efficacité dépend de nombreux paramètres : climat local, type de matériel, rigueur de l’apiculteur. Une ruche classique demande donc une surveillance régulière, notamment en sortie d’hiver.
Gestion de l’humidité dans la Ruche Basse Consommation® (RBC®)
La Ruche Basse Consommation® propose une approche différente, en s’appuyant sur une conception intégrée de l’isolation et de la régulation. Elle ne vise pas à multiplier les ouvertures pour évacuer l’humidité, mais à maintenir un équilibre interne stable où les abeilles gardent la maîtrise.
Plusieurs principes clés expliquent son efficacité :
- Isolation renforcée : l’ensemble de la ruche est isolé pour éviter les ponts thermiques. Les surfaces internes se maintiennent à une température supérieure à celle où l’humidité se transforme en gouttelettes, ce qui réduit fortement la formation de moisissures.
- Régulation par les abeilles : les abeilles bénéficient d’un environnement stable qui réduit leurs efforts. En hiver, dans la RBC®, les abeilles sont au repos, dépensent peu d’énergie pour se chauffer, elles consomment moins d’oxygène, produisent moins de CO₂ et donc moins de vapeur d’eau.
- Gestion de la condensation : le peu de vapeur qui est produit ne rencontre pas de surface froide à proximité de la grappe. Elle va condenser à l’entrée, sur la surface métallique au niveau de la chaussure, prévue à cet effet. Cela offre à la colonie une source d’eau propre à l’intérieur de la ruche, très utile en hiver.
- Économie d’énergie et production de chaleur : la condensation est un phénomène exothermique qui libère de la chaleur. Ainsi, lorsqu’elle se produit à l’intérieur de la ruche, elle permet à la colonie d’économiser jusqu’à 12 % d’énergie.
La gestion de l’humidité est un enjeu crucial pour la réussite d’un hivernage et la santé des colonies. L’approche classique repose sur des pratiques simples, efficaces mais parfois limitées par les conditions extérieures. La Ruche Basse Consommation®, défendue par Damien Mérit, propose une réponse moderne et performante en optimisant l’isolation et en laissant les abeilles réguler activement leur microclimat.
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