De nombreux parasites et ennemis des abeilles viennent perturber la vie des colonies. Varroa, Fausse teigne ou Acariose, les butineuses subissent à présent les assauts d’un petit coléoptère qui menace les ruches. Après les Etats-Unis et l’Australie, l’ Aethina tumida poursuit ses ravages en Europe. Comment protéger les abeilles de ce nouvel envahisseur ?
Reconnaître le petit coléoptère des ruches :
Originaire d’Afrique du Sud, le coléoptère des ruches appelé « Aethina tumida » est de couleur brun foncé à noir, d’une taille de 5 à 7 mm avec des antennes en massue. Il s’installe en particularité dans les ruches faibles ou les petites colonies, où il peut entraîner la mortalité de la ruche ou la désertion des abeilles. Peu présent dans les régions froides et sèches, le coléoptère Aethina Tumida devient problématique dans les régions humides où la chaleur favorise sa propagation.
Les symptômes :
Une fois installé dans la ruche, le coléoptère Aethina tumida se reproduit à l’intérieur de la colonie, et peut même passer l’hiver au sein des grappes d’abeilles. On détecte la présence du coléoptère par l’apparition de galeries à l’intérieur des cadres, la destruction du couvain ou la fermentation du miel (odeur d’orange pourrie). L’Aethina tumida est difficilement observable car il se déplace très rapidement et fuit la lumière, ce qui rend sa détection parfois compliquée. Il est toutefois possible d’apercevoir des larves (ressemblant à celle de la fausse teigne mais plus petites) ou encore la présence d’amas d’œufs dans le bois de la ruche ou les alvéoles.
Comment lutter contre l’Aethina Tumida ?
Les moyens de lutte contre le coléoptère des ruches restent relativement limités. La récence du phénomène,
détecté pour la première fois sur le continent européen en Italie en septembre 2014, explique la difficulté
à éradiquer efficacement ce petit prédateur.
Le moyen le plus utilisé et le plus conventionnel reste l’emploi de produits chimiques dans le sol et les colonies. Mais l’utilisation de tels traitements présente des risques, que ce soit pour l’environnement ou pour la santé des abeilles. De ce fait, il n’existe pas en France de médicaments vétérinaires autorisés contre l’Aethina tumida.
Des techniques alternatives se développent comme le piégeage des coléoptères adultes à l’intérieur ou l’extérieur
de la ruche (trappe à coléoptère, lange de détection, piège réutilisable). Le piégeage des larves migrantes est également un moyen de lutte efficace. Des pièges sont disposés en sortie de ruche pour attraper les larves avant leur nymphose.
La lutte biologique est également en pleine expansion avec l’essai de champignons ou d’acides organiques. Les premiers résultats sont prometteurs mais la prévention reste le meilleur moyen de lutte contre ce nuisible des ruches.
Conseils et prévention :
Une fois installé dans le rucher, le petit coléoptère Aethina tumida est pratiquement impossible à éradiquer. Il faut savoir que cet insecte s’installe dans vos ruches, dans votre miellerie et même dans votre dépôt de matériel apicole. Vous pouvez éviter sa propagation à l’aide de ces moyens simples :
- Une hygiène stricte au sein de la ruche, du rucher et de la miellerie, peut empêcher la propagation et la prolifération du coléoptère en dehors des colonies. Un coléoptère peut survivre jusqu’à 9 jours sans eau ni nourriture et jusqu’à plusieurs mois dans les fruits ou cadres usagés ! Il est recommandé de ne pas laisser traîner du matériel ou du pollen accessible.
- Extraire rapidement votre miel (2 jours après la récolte) et procéder au plus vite à sa mise en pot. Les larves du petit coléoptère peuvent rapidement rendre un miel impropre à la consommation.
- Favoriser les colonies d’abeilles fortes et des reines de bonne qualité.
- Surveiller assidûment vos colonies par des visites régulières au rucher.
- A savoir : le petit coléoptère Aethina Tumida ne supporte par le froid ! Le moyen le plus efficace pour sauver des cadres atteints de l’Aethina tumida est un passage de plus de 24 heures au congélateur.
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En vidéo, découvrez le piégeage des petites coléoptères de la ruche !
Sources : « Mémento de l’Apiculteur » – Chambre d’Agriculture de l’Alsace / « Guide de la Santé de l’abeille » – Centre de recherche Apicole