L’apiculture en France est traditionnellement scindée en deux parties : les apiculteurs professionnels et les apiculteurs amateurs ou de loisirs.
Les apiculteurs professionnels
Le recensement effectué en 2010 des exploitations apicoles montrent que 12 000 exploitations produisent 14 800 tonnes de miel et élèvent 800 000 colonies (Source : SSP – Agreste – Recensement agricole – Résultats 2010 provisoires).
Ce dernier recensement montre deux grandes tendances.
- Premièrement le nombre des exploitants apicoles diminue d’année en année : 20 000 en 2000 et 12 000 en 2010.
- Deuxièmement, la taille des exploitations augmente de telle manière que le nombre total de colonies à peu variée au cours des dix dernières années.
On assiste à la disparition des petits ruchers, traditionnellement associés à la ferme et correspondant à une population plus âgée d’agriculteurs partant en retraite au profit d’apiculteurs plus jeunes se consacrant exclusivement à l’apiculture, ayant des exploitations de plus de 150 ruches et obtenant de meilleurs rendements (moyenne de 23 Kg par ruche).
La consommation française de miel est elle dite stable aux alentours de 40 000 tonnes par an. Ainsi la production française ne couvrirait plus qu’un gros tiers de la demande.
Comme dans d’autres secteurs agricoles et industriels, la production en France souffre d’une concurrence étrangère et se concentre pour améliorer sa productivité.
Les apiculteurs amateurs
Il n’existe pas de statistiques. Le rapport Saddier d’Octobre 2008, note le nombre de 53 000 apiculteurs possédant moins de 10 ruches pour l’essentiel des apiculteurs amateurs. (Source : Rapport au Premier Ministre François FILLON – Pour une filière apicole durable – Les abeilles et les pollinisateurs sauvages – Martial SADDIER, Député de Haute-Savoie, Octobre 2008).
Ce segment est en développement car l’apiculture est l’objet d’un engouement récent avec des développements médiatisés dans les villes. Les GDSA (Groupement de Défense Sanitaire Apicole) et syndicats apicoles dans leurs bulletins notent tous une augmentation de la demande en formation et de nouveaux ruchers écoles se mettent en place.
Une transformation des acteurs de l’apiculture
Ainsi, alors que l’apiculture professionnelle voit ses effectifs diminuer, l’apiculture de loisir elle se développe, même si ce développement reste à fonder statistiquement.
A une apiculture de petits apiculteurs/agriculteurs se substitue une apiculture avec à une extrémité des apiculteurs professionnels rajeunis et peu nombreux, détenteurs de ruchers de taille importante, et à l’autre extrémité une apiculture de loisir recouvrant des profils variés d’apiculteurs amateurs dont le cheptel est de quelques ruches.
Les causes de l’engouement pour l’apiculture de loisir
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer l’engouement actuel dont jouit l’apiculture de loisir :
La première – la demande – est à rechercher dans la sensibilisation croissante des publics aux problèmes d’environnement. L’abeille est « la sentinelle de l’environnement ». Elle est menacée comme le note le rapport Saddier : « On parle communément de mortalité annuelle de 30 à 40 % avec des exemples quotidiens de destruction totale du cheptel ». Les actions d’information menées par les représentants de la filière apicole et leur relais médiatique provoquent un intérêt certain de la part du grand public.
La seconde – l’offre de services – est la vulgarisation croissante des techniques apicoles qui rend l’apiculture accessible aux néophytes. Les matériels se sont standardisés et leur réseau de distribution s’est organisé avec des leaders – comme Ikcowicz-apiculture partenaire d’ApisMundi – couvrant l’ensemble des besoins et faisant appel à des techniques informatiques et logistiques de pointe. De nombreux syndicats apicoles, groupements de défense sanitaires et acteurs privés ont développé leur rucher école pour accompagner les débutants dans leur apprentissage. Des sites internet sont apparus qui diffusent l’information et offrent des espaces d’échange entre apiculteurs. Autrefois cantonnée au bouche à oreille, la formation à l’apiculture s’est vulgarisée.
L’accompagnement des débutants souffre néanmoins encore de ne pas avoir exploité pleinement le potentiel de l’internet :
Chez les débutants en quête d’une initiation à l’apiculture, le recours à l’internet est une démarche de plus en plus commune. Internet est un outil puissant dans les situations où les candidats à l’initiation ne sont pas accessibles par d’autres médias. Dans une analogie avec un entonnoir, il permet de faire converger une demande dispersée, diffuse et encore incertaine vers les acteurs compétents de la formation.
Pour cela, il doit apporter au débutant une réponse structurée et immédiate à ses attentes afin de l’orienter vers les meilleurs intervenants qu’il s’agisse d’accompagnement, de formation, de matériel ou tout autre constituant de la solution. Ce faisant, c’est le nombre d’apiculteurs débutants qui se trouve augmenté et avec lui le nombre de ruche, leur présence sur l’ensemble du territoire, effet compensateur d’une contraction géographique de l’apiculture professionnelle.