Il envahit toute l’Europe et des mesures sont prises pour enrayer sa prolifération… Ce prédateur des abeilles, ennemi des ruches, c’est le frelon asiatique aussi appelé Vespa velutina et frelon à pattes jaunes. Bien plus nombreux que les frelons européens, les frelons asiatiques attaquent non seulement les abeilles butineuses mais aussi le couvain, en pénétrant à l’intérieur des ruches les plus affaiblies. En chassant de multiples espèces d’insectes, ils mettent en danger la biodiversité mais s’avèrent aussi dangereux pour l’homme lorsque leur présence est détectée dans des zones industrielles ou résidentielles. Comment se prémunir contre le frelon asiatique ? Quels sont les gestes et pratiques qui peuvent sauver nos ruches ?
Savoir identifier le frelon asiatique
Le frelon asiatique a été détecté pour la première fois en Europe en 2004, après s’être introduit accidentellement sur le continent lors de livraisons en provenance de la Chine. Depuis, il ne cesse de se propager et exerce une présence préoccupante en particulier pendant l’été et le début de l’automne.
Le frelon asiatique se reconnaît facilement par ses pattes jaunes et sa couleur dominante noire. Son abdomen est marqué d’une large bande orange sur le quatrième segment, ainsi que d’un liseré jaune. Plus petit que le frelon d’Europe, le frelon asiatique mesure entre 17 et 32 mm, avec des ailes plus foncées.
Le frelon asiatique bâtit des nids en haut des arbres ou parfois dans des bâtiments ouverts comme des granges ou des hangars. Leurs nids peuvent atteindre des dimensions impressionnantes, parfois jusqu’à 80 centimètres de diamètre ! Une différence avec le nid des frelons européens réside dans la position de l’entrée : elle se trouve sur le côté pour le frelon asiatique au lieu du dessous pour son homologue européen.
Le saviez-vous 😮 ? Un nid de frelons asiatique peut contenir jusqu’à 5000 individus dont 200 reines productrices ! Heureusement, une faible partie d’entre elles réussira à établir une nouvelle colonie.
Un prédateur féroce
Les frelons asiatiques s’attaquent aux abeilles à l’entrée des ruches ou parfois en les chassant directement sur les fleurs. Ils découpent le corps des butineuses pour en dévorer le thorax, riche en protéines. Les petites colonies d’abeilles sont les plus touchées mais les ruches fortes peuvent être aussi concernées quand les frelons empêchent les abeilles de sortir et ainsi de préparer la période d’hivernage. Les abeilles sont stressées et perturbées par ce prédateur et luttent pour protéger leur habitat.
Si le frelon asiatique représente une menace évidente pour les abeilles, il peut être également dangereux pour l’homme. En effet, sa présence est souvent constatée en zone urbaine ou résidentielle et s’approcher d’un nid de frelons s’avère très risqué. Les frelons asiatiques sont particulièrement agressifs et leurs piqûres douloureuses. Si les nids de frelons en haut des arbres sont difficilement accessibles, les frelons asiatiques posent aussi leurs bagages près du sol, dans un buisson par exemple. Le risque est alors de déranger le nid de frelons sans avoir préalablement détecté sa présence.
Moyens de lutte contre le frelon asiatique
Piéger la fondatrice :
A la sortie de l’hivernage, les reines des frelons asiatiques ont besoin d’énergie, elles se mettent à la recherche de sucre. C’est le moment de commencer le piégeage. Il faut toutefois respecter le calendrier suivant :
- De la mi-février à la fin mars, le piégeage doit être pratiqué à proximité des nids de l’année précédente. Il est très important de limiter la capture à ces zones afin d’éviter de piéger d’autres insectes.
- En avril, mai et jusqu’à la mi-juin, le piégeage doit être étendu sur les sites attractifs tels que le rucher, les tas de hausse, le compost, les lieux de stockage des fruits et légumes, les déchèteries… tout le monde a un rôle à jouer !
Pour être efficace les pièges doivent être installés entre 0.50 et 1.50m. En savoir +
Élaborer un piège pour frelons asiatiques :
Le piégeage en fin de saison, sur la période d’août à novembre, est le plus utilisé. Il consiste à utiliser des pièges à frelons avec une entrée en forme d’entonnoir, orientée vers l’intérieur du récipient. Les frelons asiatiques sont alors attirés par l’odeur de l’appât placé à l’intérieur.
Le piégeage au rucher ne doit s’utiliser qu’en présence avérée de frelons et non en préventif. Beaucoup trop d’insectes sont attirés par ces pièges attractifs.
L’appât peut être constitué de mélanges concentrés ou de préparations à diluer mais vous pouvez aussi fabriquer votre propre mélange.
Pour cela, munissez-vous de bière brune, de vin blanc et de sirop de cassis. Mélangés en quantités identiques, la bière et le cassis vont attirer le frelon tandis que le vin blanc va repousser les abeilles.
L’utilisation de boucliers ou muselières
Depuis quelques années, des systèmes de protection à placer devant l’entrée de la ruche ont fait leur apparition. Bouclier ou muselière forment une barrière qui empêche le vol stationnaire du frelon, tout en laissant les abeilles passer librement. Ils forment un rempart. Ils sont très utiles en été, période où la population est à son paroxysme et en recherche de protéines.
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| Muselière anti frelon | Bouclier anti frelon |
Le piège à frelons Red Trap :
Le piège à frelon asiatique Red Trap est construit dans une boîte en bois, équipée d’une grille à reine, d’un cône grillagé et d’un couvercle en plexi.
Les parties en bois sont peintes en rouge car cette couleur attire le frelon.
Ce piège à frelons asiatiques est efficace est sans danger pour les abeilles. Vous pouvez l’installer dès le début du printemps.
Comment fonctionne t-il ? Les frelons entrent dans le piège via le cône grillagé (très resserré côté intérieur) et se retrouvent bloqués à l’intérieur,
tandis que les abeilles peuvent facilement ressortir par la grille à reine. Il est conseillé d’utiliser un appât dont les frelons raffolent (brêche, attractif à frelons).
Destruction d’un nid de frelons asiatiques :
La méthode la plus utilisée pour détruire un nid de frelons asiatique est l’utilisation d’une perche télescopique pour injecter de l’acide sulfurique ou de l’insecticide à l’intérieur de l’essaim, le plus tôt possible et cela sur une période de juin à novembre. Il est conseillé de faire appel à une personne expérimentée, équipée des protections nécessaires, pour réaliser ce travail. La destruction est généralement effectuée en fin de journée, à la tombée de la nuit, quand la majorité des ouvrières sont rentrées.
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Sources : UNAF / « Le petit traité Rustica de l’apiculteur débutant » de Gilles et Paul Fert / Vita Europ
