Études

La faillite de l’évaluation des pesticides

C’est sous ce titre que le journal le Monde a publié mardi 10 juillet un article sévère à l’égard des tests d’évaluation ...

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C’est sous ce titre que le journal le Monde a publié mardi 10 juillet un article sévère à l’égard des tests d’évaluation de la dangerosité des pesticides pour les abeilles.

Nous avions dans un blog du 16 Mai suivi d’un autre du 13 juin fait état du rapport de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) à la suite de la publication de deux nouvelles études scientifiques dans la revue Science, qui suggèrent que les pesticides, en particulier les néonicotinoïdes, pourraient être liés au déclin de l’abeille mellifère. En liaison avec l’ANSES, l’EFSA – Autorité européenne de sécurité des aliments – a rendu de son côté son avis fin Mai qui met directement en cause la validité des tests menés pour évaluer les risques des pesticides sur les abeilles.

En diffusant un tel article, dont nous reprenons ci-dessous des parties et les conclusions, le Monde contribue au renforcement des positions des détracteurs des pesticides loin des polémiques, possibles partis pris et intérêts économiques qui les sous-tendent.

L’expertise des test pratiqués

Le sous-titrede l’article est « les test pratiqués sur la nouvelle génération de produits sont inadaptés et tous les scientifiques le savent ».

L’EFSA a mandaté un groupe de scientifiques pour expertiser les procédures standards par lesquelles sont évalués les risques des pesticides sur les abeilles. L’expertise montre que les tests pratiqués sont « inadaptés aux insecticides dits « systémiques » – utilisés en enrobage de semence ou en traitement des sols – qui imprègnent l’ensemble de la plane au cours de son développement… Les calculs d’exposition des insectes sont systématiquement biaisés : ils ne tiennet pas compte de l’eau exsudée par les plantes traitées, avec lesquels les insectes sont en contact… Les effets des dose sublétales ne sont pas pleinement pris en compte… Les tests standards réalisés en champ sont eux aussi critiqués : colonies trop petites, durée d’exposition trop courte… Des « faiblesse majeures » sont pointées comme la taille des champs traités aux insecticides testés [qui]ne représente que 0,01 à 0,05% des surfaces visitées par les abeilles… En outre, les abeilles devraient être testées pour déterminer si d efaibles doses du produit ont déclanché des maladies dues à des virus ou des parasites. »

Les causes de l’inadaptation des tests pratiqués

L’article se penche ensuite sur les causes de l’inadaptation des tests pratiqués. Il met en évidence la forte participation de représentants des firmes agrochimiques aux organes définissant et décidant des tests pratiques. Ainsi « en 2008 sur les neuf membres du groupe sur la protection des abeilles (de l’organisation en charge de l’élaboration des tests) trois étaient des salariés de l’industrie agrochimique, une était ancienne salariée de BASF et une autre future salariée de Dow Agrosciences ». Il met aussi en exergue les situation de conflits d’intérêts dans lesquelles se trouvent de nombreux scientifiques impliqués dans les groupes de travail sur ces sujets et conclue que « les fabricants de pesticides jouent un rôle prépondérant dans la composition des tests qui serviront à évaluer les risques de leurs propres produits sur les abeilles et les pollinisateurs ».

 

 

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