La fondatrice frelon asiatique (Vespa velutina) représente une menace pour nos abeilles et la biodiversité. Au printemps, les reines fondatrices quittent leur hibernation et cherchent un endroit pour bâtir leur nid. Sur une année, un nid peut dévorer jusqu’à 100 000 insectes, surtout des abeilles. Une seule fondatrice peut engendrer jusqu’à 14 000 frelons en une saison. C’est pourquoi intervenir dès son réveil peut limiter la prolifération des colonies, à condition d’utiliser des pièges sélectifs et bien placés.
Pourquoi piéger la fondatrice frelon au printemps ?
Capturer les reines fondatrices dès le printemps réduit fortement le nombre de nouvelles colonies. Ce n’est pas une solution miracle, mais c’est une mesure efficace pour atténuer leur impact sur l’apiculture et la biodiversité. Les frelons asiatiques s’installent là où la nourriture abonde, augmentant ainsi la pression sur les abeilles et d’autres pollinisateurs. Les frelons asiatiques capturent en masse des insectes, réduisant ainsi les populations d’espèces bénéfiques et bouleversant les écosystèmes locaux. Cette prédation fragilise l’équilibre naturel et menace la biodiversité.
Piéger la fondatrice frelon permet de limiter leur prolifération avant l’été, période où elles forment des colonies plus agressives. En réduisant le nombre de reines, on diminue la présence de nids et les attaques contre les ruchers.
Que disent les scientifiques et les apiculteurs ?
Les avis sont partagés sur l’efficacité du piégeage des fondatrices. Une étude de l’ITSAP et du Muséum national d’histoire naturelle montre que le piégeage des fondatrices peut modifier la répartition et la densité des nids, bien que les effets varient selon les conditions environnementales et l’intensité du piégeage. Cependant, il capture aussi d’autres insectes. Leur préconisation est claire : « Le piégeage de printemps n’est recommandé qu’en cas d’intensités de prédation/densités de colonies moyennes à fortes à proximité des ruchers qui ont connu des pertes. »
Les apiculteurs, eux, ne doutent pas de l’intérêt du piégeage. D’après une enquête menée par Veto-pharma en 2014, 73 % des apiculteurs estiment que piéger au printemps diminue la pression des frelons. Seuls 5 % estiment que cette méthode ne sert à rien. Ils constatent qu’une bonne stratégie de piégeage réduit le nombre d’attaques sur les ruches en été. En complément, des actions de destruction des nids en fin de saison renforcent la lutte contre cette espèce invasive.
Comment piéger sans nuire à la biodiversité ?
Pour un piégeage efficace et respectueux, adoptez ces bonnes pratiques :
- Choisissez des pièges sélectifs : Ils limitent la capture d’insectes non ciblés. Certaines études aident à identifier les meilleurs modèles. Les pièges doivent privilégier l’entrée des frelons tout en permettant aux autres insectes de s’échapper.
- Placez les pièges aux bons endroits : Près des anciens nids, des ruchers ou là où les frelons ont causé des dégâts. Les fondatrices cherchent des endroits propices à la nidification, souvent près des sources d’eau et des abris naturels.
- Surveillez vos pièges régulièrement : Surveillez-les souvent, relâchez les insectes non ciblés et déplacez-les si besoin. Un piège mal placé peut capturer des papillons ou d’autres pollinisateurs bénéfiques.
- Utilisez des appâts adaptés : Les frelons asiatiques sont attirés par certains liquides sucrés et protéinés. Une combinaison de bière brune, de sirop et de jus de fruits fermenté semble efficace.
- Respectez la période de piégeage : Agissez au printemps, quand les fondatrices sont actives, pour éviter d’attraper d’autres espèces. Le bon moment se situe entre février et mai, en fonction des températures.
Associez plusieurs méthodes de lutte : Le piégeage est un outil parmi d’autres. L’identification et la destruction des nids en été sont tout aussi importantes. En savoir + sur le piégeage.
Sélection ICKO Apiculture
Piège à frelon asiatique sélectif – Vespa catch Sélect