Mois par mois

Que se passe-t-il dans la ruche au mois de juillet ?

Contrairement à l’année 2023, marquée par une sécheresse accablante et une absence notable de floraisons dans la plupart des régions, cette année, ...

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Contrairement à l’année 2023, marquée par une sécheresse accablante et une absence notable de floraisons dans la plupart des régions, cette année, nous offre un tout autre scénario. À la faveur des fortes précipitations presque partout en France et du retour de la chaleur, certaines miellées sont à l’œuvre et on assiste (enfin) au bal des butineuses, notamment sur les fleurs des champs, les ronces, les châtaigniers, la lavande…

Les abeilles vivent au rythme des floraisons, passé le solstice de la Saint-Jean, les jours commencent à diminuer et la ruche va suivre le mouvement des jours. Pour les butineuses, l’arrière-saison sera l’occasion de peaufiner les récoltes pour l’hiver en pollens et en nectars. Et pourtant tout n’est pas fini pour l’apiculteur.

 

Que se passe-t-il dans la ruche en juillet ?

En ce début de mois, les journées longues et chaudes voient les allers-retours incessants des butineuses. De 6 heures du matin à 9 heures du soir, cela fait 15 heures d’activités. De quoi remplir les hausses si les floraisons sont là.

Les fleurs de luzerne et de tournesol sont très appréciés en ce mois de juillet tout comme le tournesol qui, rappelons-le, est la première production de miel en France. Notez cependant que toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne : c’est principalement dans l’Ouest, le Centre et le Sud-ouest que se concentre la production de nectar donc de miel. À l’inverse, le sol calcaire du Sud-est ne favoriserait pas la production de nectar.

 

Que fait l’apiculteur au mois de juillet ?

Si ce n’est déjà fait, le mois de juillet sera celui de la récolte. Pour en décider, l’apiculteur vérifie d’abord que les cadres de hausse sont remplis et operculés. Le miel non operculé ne dispose pas du faible degré d’humidité nécessaire à sa conservation une fois extrait. Ensuite, l’apiculteur prépare sa récolte en plaçant un chasse-abeilles entre la ruche et la hausse la veille de la récolte. Ainsi, le jour de la récolte, il restera peu d’abeilles dans la hausse. Celles-ci seront chassées et la hausse retirée puis couverte afin d’éviter que les abeilles n’y reviennent. S’il dispose de peu de ruches, il pourra sortir les cadres un par un en laissant la hausse en place, les brosser de leurs abeilles puis enfermer les cadres dans une caisse de récolte. Après l’extraction, il pourra remettre les cadres dans leur hausse afin que les abeilles les lèchent et récupèrent le miel restant.

L’extraction se fait dans une pièce fermée, à l’abri des abeilles. L’apiculteur récolte le miel et la cire. S’il veut un miel monofloral, il aura pris soin de mettre des hausses vides quelques jours après le début de la floraison et d’en extraire le miel dès la fin.

milellerie juillet

Le suivi des colonies :

Après cette dernière récolte, il est bon de noter l’état des colonies. Trois critères peuvent suffire :

Une bonne odeur ne gâte rien, une odeur inconnue ou désagréable doit attirer immédiatement l’attention.
Un couvain dont de nombreuses cellules ne sont pas operculées, laissant une larve visible finissant par mourir (risque de loque européenne ?), doit attirer l’attention sur l’infestation par le varroa.  De même des abeilles aux ailes atrophiées sont le signe de maladies induites par le varroa.
Pour les essaims artificiels, le point de repère est qu’ils soient sur 4 cadres en juillet pour atteindre 5 cadres fin septembre. Ce point est à retenir absolument.

Une fois la récolte terminée, l’apiculteur peut faire le premier traitement anti-varroa. Par exemple, des lanières anti-varroa sont placées de chaque côté du couvain. Elles y resteront quelques semaines. Demandez conseils à votre GDSA !

Vous avez un doute sur l’état sanitaire de vos colonies ? Contactez l’OMAA

 

Surveillance contre le frelon asiatique

À partir de l’été, le frelon asiatique entre dans sa période de prédation à la recherche de protéines. Selon les régions, dès le mois de juillet, il peut exercer une forte prédation au rucher. L’apiculteur devra veiller à surveiller la pression exercée par le frelon et installer son dispositif de protection/capture dès que cela devient nécessaire. 

En cette saison, utiliser plusieurs types de pièges : muselière, harpe, masse est un bon moyen de protéger son rucher … à défaut de supprimer le nid.

 

 

Ruche au mois de juillet, que fait le débutant ?

Le débutant veille au remplissage de sa première hausse. S’il a récupéré une ruche forte, il peut faire une récolte normale. Mais s’il a récupéré récemment un premier essaim sur quelques cadres, il devra se contenter de peu. Peut-être pourra-t-il voir quelques rayons remplis qu’il pourra découper et consommer tel quel en mâchant la cire. Sinon, il faudra qu’il attende l’année suivante. Un peu déçu, il se consolera en se disant que la patience est une vertu majeure dans la pratique de l’apiculture.

Fiche technique : la récolte et l’extraction du miel 

Il faut lever les hausses lorsque les cadres sont aux 3/4 operculés et l’idéal serait qu’ils le soient totalement.
La veille de l’opération, poser un chasse-abeilles entre hausse et corps.
Le lendemain, enfumer à peine sous le couvre-cadres voire pas du tout selon les races, ouvrir les hausses, s’il y a peu d’abeilles, le chasse- abeilles a bien été posé et la levée sera sans risque. Poser les hausses sur le flanc sur la ruche et brosser chacun des cadres, les poser dans une hausse vide la recouvrir d’une toile lestée pour éviter les retours d’abeilles.
Éviter d’enfumer les hausses, le miel prendrait un goût de fumée, ce n’est pas encore la mode du miel boisé… Pour ceux qui disposent d’un souffleur à moteur, chasser les abeilles avec est rapide, sans danger pour elles. Shootées, elles ne sont pas agressives.
L’extraction se fera dans un lieu propre (cuisine, buanderie, ou miellerie collective…), au sol lessivable. Le miel sera mis dans un maturateur pendant une semaine à partir de là, la mise en pots sera faite dans un délai plus ou moins long selon le temps disponible. Je conseille de le faire rapidement car selon la nature des sucres présents dans le miel on observe des cristallisations dès le 4e jour (colza) voire très  tardivement (châtaignier) ou jamais (acacia).
Mettre en pots rapidement permet aussi de conserver le maximum de saveurs ; les parfums des miels sont fragiles. Choisir des pots en verre conserve au miel son rang de produit de qualité voire de luxe.

 

 

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Source : Jean Riondet

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