Le varroa, ennemi numéro 1 des abeilles, prolifère en masse dans les ruches. Maîtriser sa propagation est devenu indispensable pour la survie des colonies d’abeilles. Arrivé en Europe dans les années 70, ce petit acarien se nourrit des larves, des nymphes ou des abeilles adultes. Ses effets sont dévastateurs pour les colonies, entraînant des pertes importantes. Affaiblissement physique et immunitaire, transmission de virus, une réduction de la capacité de production des colonies…. comment lutter efficacement contre ce parasite des ruches ?
Comment se propage la varroose ?
Le varroa est un parasite très contagieux. Il se transmet d’une ruche à l’autre par le pillage des colonies, l’échange de cadres de couvain operculé entre des ruches, la dérive des abeilles ouvrières (fréquent lors des miellées) et la visite des mâles. Il est très difficile à éradiquer.
Vous pouvez diagnostiquer la présence du varroa dans vos ruches en glissant sur son plateau une plaque graissée que l’on appelle lange. Les langes permettent de détecter et de compter les varroas qui tombent sur la plaque.
Un traitement anti-varroa est indispensable chaque année, après la dernière récolte de miel, au mois d’août et parfois en décembre. Un plan de lutte régional contre la varroose est élaboré en fonction de la circulation du parasite. C’est un plan de lutte collectif, il doit être suivi par tous les apiculteurs pour être efficace. Le plan varroa est porté par la section apicole de l’OVS PACA et les Groupements de Défense Sanitaire Apicoles. Pour y participer, vous devez adhérer au GDSA de votre département. En France, en cas de suspicion de varroa, vous devez déclarer obligatoirement la maladie auprès des autorités compétentes (la DDCSPP (ex Services Vétérinaires), ou le GDS (ou le technicien sanitaire apicole du secteur)).
Les méthodes physiques :
- Utilisation de cadre-piège : il est parfois utile de sacrifier du couvain mâle pour retirer une partie de la population Varroa. On utilise à cette fin un cadre spécial, le cadre-piège ou cadre d’isolation anti-varroa.
- Produits anti-adhésifs : pour empêcher l’acarien d’adhérer au corps de l’abeille.
Depuis 2015, l’ADAPI travaille sur deux méthodes populationnelles :
- l’utilisation de la cagette Scalvini en été :
Cette méthode consiste à encager les reines en fin d’été (pendant ou juste après la miellée de lavande) dans des cages Scalvini « modèle de faible épaisseur » pendant 21 à 25 jours suivi immédiatement de deux passages d’acide oxalique (AO) à 4 jours d’intervalle. - la suppression de couvain après la miellée de lavande :
Cette méthode consiste à supprimer (retrait et/ou destruction par griffage appuyé) de couvain suivi de deux passages d’acide oxalique en fin d’été après la miellée de lavande.
En savoir plus sur ces deux méthodes => Chronique ADAPI 2018 Article 2 Lutte populationnelle
Les traitements pour lutter contre le varroa :
- Les traitements chimiques :
Ces traitements à base de fluvinate ou d’amitraze, molécule chimique très efficace, se présentent sous forme de lanières à placer de part et d’autre du couvain pendant plusieurs semaines. Attention à ne pas utiliser ce médicament avant la saison apicole (risque de résidus dans le miel) car l’amitraze est nocive pour l’homme, comme il est également toxique pour les abeilles. Le traitement à base d’amitraze est disponible sous prescription vétérinaire uniquement. L’amitraze a été mixé dans du plastique qui le libère lentement pour ne pas tuer les abeilles tout en restant toxique pour le varroa qui l’accumule jusqu’à provoquer sa mort.
Des traitements « naturels » existent pour lutter contre le varroa. Ils sont composés de molécules ou principes actifs que l’on retrouve dans les organismes animaux ou végétaux.
- Traitement à base de thymol : il est utilisé dans différents traitements pour lutter contre le varroa. Ce principe actif autorisé en agriculture biologique agit surtout par évaporation, son efficacité avoisine les 80%. C’est un traitement intéressant à effectuer après la récolte. Il permet de détruire un grand nombre de varroas, en attendant un traitement complémentaire quand il n’y aura plus ou très peu de couvain. Pour en savoir plus, consultez notre article sur les traitements au thymol.
- L’utilisation de l’acide formique : employé en propagation lente grâce à des diffuseurs. Découvrez nos diffuseurs d’acide formique, évaporateurs, fond Apinovar…
- L’acide oxalique : utilisé hors-couvain, en solution dans un sirop 50/50 et en irrigation entre les cadres occupés par les abeilles. L’acide oxalique est très efficace contre les Varroas phorétiques mais ne permet pas de toucher les acariens dans le couvain operculé. Différentes méthodes d’application de l’AO existent : par dégouttement directement sur les abeilles, par spray ou par sublimation dans l’atmosphère de la ruche.
Découvrez le Sublimox, conçu pour diffuser les vapeurs d’acide oxalique dans la ruche.
Pour vous assurer de la bonne réussite de vos traitements anti-varroa, effectuez un suivi régulier de l’infestation avec le Varroa Easy check, conçu pour rendre la pratique du comptage de varroas plus facile et accessible à tous les apiculteurs.
En savoir plus sur le varroa :
Découvrez ce reportage très intéressant sur le varroa, sa présence en Belgique et l’importance de maîtriser l’infestation.
Réalisation : Benoît HUC, en collaboration avec le CARI
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Sources : « Mémento de l’Apiculteur » – Chambre d’Agriculture de l’Alsace / « Guide de la Santé de l’abeille » – Centre de recherche Apicole – « Le traité Rustica de l’Apiculture », Henri Clément – ADAPI – FNOSAD – ITSAP