Débuter en apiculture

Le pressoir et le miel pressé

Tout apiculteur n’est pas peu fier de vanter la qualité de son (ou ses) miel. Il n’y a pas meilleur représentant que ...

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Tout apiculteur n’est pas peu fier de vanter la qualité de son (ou ses) miel. Il n’y a pas meilleur représentant que celui qui avec amour et passion met en valeur le fruit de ses abeilles.

Malheureusement, les échanges commerciaux internationaux du miel ont bien changé la donne ces dernières années, ce qui immanquablement et inlassablement entraine les prix dans une spirale infernale du « pas cher ».

Bon nombre d’apiculteurs ne savent plus comment justifier un prix plus haut que le prix du miel du rayon de la grande surface. Bien sûr, ils pourront toujours pointer du doigt des miels d’importation, des miels douteux, des miels frelatés, mais ils sont souvent à cours « d’arguments choc » quand un client leur demande dans un esprit de comparaison quelles différences il y a et de justifier l’écart de prix.

Depuis peu un nouveau marché pointe le bout du nez. Un marché émergent qui non seulement va permettre à l’apiculteur de valoriser son miel, mais également lui donner ces arguments qui lui manquent tant pour pouvoir vivre de son miel (ou du moins le rémunérer à une plus juste valeur).

Quel apiculteur produisant du miel n’a pas remarqué une différence fondamentale entre les saveurs de son miel sorti de l’extracteur et le miel qui a décanté des cires d’opercules ?

Tiens donc ! il y aurait une différence ?

Pour les personnes qui aiment et consomment du sucre, aucune. En revanche, pour les personnes à la recherche des subtilités des saveurs, il y a du grain à moudre.

Mais alors pourquoi ? Comment oser prétendre que le miel issu d’une même ruche puisse avoir deux goûts différents ?

La réponse est très simple: Un miel issu de la décantation (exemple cire d’opercules), n’a pas subi de phénomène d’oxydation lié à l’emprisonnement de milliers de bulles d’air lorsque le miel, arraché des alvéoles, vient percuter la paroi de l’extracteur. Certes, les plus grosses bulles éclateront très rapidement et justement, ce sont elles libèrent une grande partie des effluves. D’ailleurs, il n’y a qu’à sentir ce phénomène dans une miellerie au travail.

A l’inverse, si on ne faisait que « désoperculer » les rayons de miel à la main (c’est à dire au bon vieux couteau et non pas à la machine), pour les laisser s’écouler lentement, nous ne percevrions pas autant de senteurs dans la miellerie ou bien bigrement moins. Tout simplement parce que ces centaines de milliers de bulles d’air n’auront pas eu lieu d’être !

CQFD ! c’est ainsi qu’un miel d’écoulement ou de décantation bat à plates coutures un miel extrait (quand on compare les goûts et saveurs en bouche).

Il est à espérer que le Concours Général Agricole qui récompense chaque année des apiculteurs, créée une rubrique « Miel Pressé » dans leurs futures sélections.

Malheureusement, un miel de décantation est non seulement très long à produire mais il requiert de la place ! une énorme place quand on a plusieurs hausses à « extraire ».

C’est ici qu’entre en jeu « Le Pressoir à miel ».

Il y a deux façons de l’utiliser:

– Soit on désopercule les cadres à presser

– Soit on découpe les rayons en portions plus ou moins grandes et on presse le tout ainsi.

La première méthode est de loin la meilleure; celle qui avec un minimum de pression permettra au miel de s’écouler. Par la suite, on passera les cires d’opercule au pressoir et ainsi, on récupèrera un maximum de miel, mais également un maximum de belle cire.

Des cadres fichus ?

Oui, hélas et tant mieux.

Hélas, parce que les rayons ne seront pas réutilisables la saison suivante et donc, les abeilles produiront moins

Tant mieux parce que comparativement, on dispose d’un argument choc: Le miel a été produit dans des alvéoles de cire de l’année. D’un autre coté, l’apiculteur renoue avec la production de cire d’abeille quasiment pure, sans propolis, ce que recherchent nombre de laboratoires pharmaceutiques ou de la cosmétologie sans parler des ciriers apicoles qui aujourd’hui ont toutes les difficultés du monde à trouver de la cire « propre ».

Ce marché de vente de cire, compensera le manque de production de miel comparativement à la méthode de production de miel traditionnelle, mais permettra surtout de rémunérer à sa juste valeur, l’apiculteur soucieux de se différencier des miels importés à bas prix. C’est une autre façon d’envisager la vente du miel car il s’agit d’un autre produit, un miel « haut de gamme ».

Ainsi donc, le « haut de gamme » ne concernera plus uniquement l’essence même du miel, mais aussi et surtout sa méthode de production.

Les objections, par habitude apicole, ne vont pas manquer si on s’attend à vendre un miel pressé sur les mêmes bases de prix qu’un miel ordinaire. En revanche, pour celles et ceux qui cherchent à produire différemment, le marché du miel pressé est bien réel et sérieux. On pourrait dire qu’il s’agit d’une « niche » dans le marché du miel. Il y a et il y aura toujours des consommateurs prêts à payer plus cher un produit qui vaut réellement plus cher.

Nous avons relevé 3 de ces plus grandes objections.c

La pensée apicole laisse entendre que ce n’est pas au moment de la miellée que les abeilles doivent construire…

Il y a beaucoup de vrai en cela, toutefois, posons nous un instant sur le fonctionnement de la colonie:

Est-ce qu’au moment de la grande miellée, toutes les abeilles sont butineuses ? Non pas ! les butineuses ne représentent tout au plus qu’un cinquième de la colonie. Par conséquent, l’apiculteur a tout intérêt à se soucier d’avoir des populations fortes au moment de la miellée. Ainsi, toutes les abeilles sont occupées et non « oisives » comme c’est souvent le cas quand on leur donne du « tout prêt »..

Les abeilles cirières pourront enfin se lâcher et contribuer à l’effort collectif de la récolte de nectars. Plus tard, cela favorisera leur bonne santé

Certains rétorqueront que pour produire 1 kg de cire, les abeilles devront consommer 10 kilos de miel.

Tout d’abord, sachez que ces chiffres sont bien contestés et contestables. Pour bien comprendre qu’en définitive, cela ne gêne pas bien les abeilles mais tout l’inverse, regardons de plus près comment cela se passe au printemps sur les premiers pointages de miellée. Les abeilles commencent à blanchir le haut des cadres d’une cire d’une rare pureté. Pourquoi ? parce qu’elles sont dans une dynamique d’agrandir ! Donc en leur donnant la possibilité de « s’exprimer », toutes les abeilles de la colonie jouent leur rôle et pas seulement les butineuses. D’autre part, même s’il est vrai que l’apport de sucres favorise le développement des glandes cirières et la production de cire, cela ne concerne qu’une partie des abeilles au sein de la colonie (moins de 1/10 de la population).

Un autre contre-argument ?

Si la miellée est très importante, elles remplissent les cadres de corps en miel, réduisant ainsi la surface de ponte de la reine, ceci pouvant aller jusqu’à un blocage complet de sa ponte.

C’est vrai et incontestable si l’apiculteur n’intervient pas en temps et heure ! Pas pour l’apiculteur qui bichonne ses abeilles pour les préparer à la grande compétition qui arrive à grands pas.

C’est pourquoi il est important de donner la possibilité aux abeilles de construire quand elles peuvent le faire. La technique du cadre à jambage (y compris dans les cadres de hausses) est très intéressante pour cela car elle permet aux abeilles d’aller extrêmement vite à l’ouvrage. En intercalant 1 tel cadre entre 2 cadres bâtis, tout le monde est gagnant car toute la colonie travaille. Les cadres à jambage pourront être vendus en miels en rayon ou en brèches, ou bien encore en « miel pressé », quant aux cadres déjà bâtis, ils assureront pour un temps la transition, le temps pour l’apiculteur « d’éduquer » une clientèle demandeuse de bons produits.

Le pressoir à miel est un outil vite rentable car le prix de vente d’un miel pressé n’a pas de commune mesure avec le prix de vente du miel extrait. D’une part, il est loin d’inonder le marché, d’autre part, c’est un moyen de valoriser la main d’oeuvre de l’apiculteur.

Les arguments ne manquent pas dans la comparaison de la méthode de production du miel pressé. Ainsi, par exemple, on peut mettre en avant que le miel n’a pas subi de « chauffage ». Il a donc été extrait à froid et on peut donc parler d’un « Miel Pressé à froid » ce qui immédiatement va faire écho et référence à l’huile d’olive qui peut se vendre une cinquantaine d’euros le litre artisanal produit de cette manière contre 10 fois moins pour une huile extraite.

On peut également argumenter en stipulant que le miel n’est pas filtré et qu’il contient naturellement des pollens et des particules de cire d’abeille naturellement bénéfiques pour la santé et , qu’en cas d’analyse, les traces de pollens contenus dans le miel prouveront et attesteront bien l’origine du miel

Enfin, c’est une manière de rendre hommage à un style de production ancestral, sauf qu’avec les normalisations sur l’hygiène alimentaire, le consommateur a tout à gagner en utilisant un pressoir à miel plutôt que ses mains.

Selon l’importance de l’exploitation et de la production, il existe plusieurs modèles de pressoirs à miel.

——————- L’apiculture, c’est aussi de bons outils et de bons produits ——————

 

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Pressoir a cliquet haute resistance 30l

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Pressoir a cliquet haute resistance 50l

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Pressoir a cliquet haute resistance 70l

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