Nourrissement protéiné des abeilles : en fin d’été, il devient un levier essentiel pour soutenir la colonie. Lorsque les floraisons déclinent, les réserves naturelles de pollen diminuent et les besoins augmentent. Ce nourrissement ciblé permet d’assurer la production d’abeilles d’hiver robustes, mieux armées pour traverser la saison froide et relancer la colonie au printemps.
Pourquoi tout se joue en fin d’été ?
La fin d’été marque une période charnière pour la colonie. Après les récoltes, la ruche doit préparer l’hivernage. Or, la survie hivernale dépend directement de la qualité des abeilles d’hiver, capables de vivre plusieurs mois. Ces ouvrières naissent robustes et en bonne santé si leurs nourrices disposent de protéines avec un bon équilibre en acides aminés et en quantité suffisante.
Le rôle crucial de la nutrition protéinées des abeilles
Ces protéines stimulent le développement des glandes hypopharyngiennes, qui sécrètent abondamment la gelée royale. Partagée avec les abeilles adultes, cette substance renforce le corps gras, prolonge leur durée de vie et augmente la densité de la colonie. À l’inverse, une carence produit des abeilles plus petites, avec moins de réserves, fragiles et sensibles aux maladies comme la nosémose, aux attaques du varroa, mais aussi aux effets néfastes de l’humidité. Ainsi, un déficit en protéines à la fin de l’été condamne souvent la colonie à un hiver difficile et, si elle ne s’effondre pas, à une reprise printanière délicate…
2. Comment bien nourrir ses colonies ?
Lorsque les ressources florales se raréfient, l’apiculteur doit anticiper et compléter l’alimentation. Le pollen reste la source principale de protéines, mais sa quantité et sa qualité varient selon les floraisons. En cas de manque, un apport en nourrissement protéiné pour abeilles est un très bon réflexe.
Les solutions :
- Pâtes protéinées prête à l’emploi : elles apportent acides aminés, graisses, vitamines et minéraux.
- Substituts liquides ou en poudre à « cuisiner » sous forme de pâte, de sirop ou à disperser directement sur la planche d’envol ou dans le nourrisseur (levure par ex)
Quand apporter un complément en protéines ?
- Certaines pratiques apicoles exigent un soutien nutritionnel important. C’est le cas de l’élevage par exemple. Après un traitement varroa, c’est également une très bonne pratique, car les abeilles affaiblies ont besoin de se régénérer.
- Certains moments de l’année sont plus critiques : le printemps, lorsqu’on veut préparer la colonie à la première miellée, et la fin d’été, période souvent pauvre en ressources naturelles.
- Lorsque les ruches doivent lutter contre un prédateur comme le varroa ou le frelon asiatique, le stress généré augmente les besoins énergétiques et rend l’apport protéique indispensable.
- À l’automne, pour préparer les abeilles à l’hivernage : l’objectif est de développer le corps gras, renforcer la longévité des ouvrières d’hiver et garantir un redémarrage vigoureux au printemps.
Comment bien choisir ses substituts de pollen ?
D’abord, veillez à la qualité des protéines et à leur origine (évitez le soja ou l’œuf), car leur digestibilité influence directement la santé des nourrices. Un bon équilibre en acides aminés essentiels garantit la production de gelée royale de qualité et un développement optimal des larves.
Ensuite, la proportion de protéines et d’acides aminés joue un rôle clé. Elle varie selon le stade de développement de la colonie et l’objectif poursuivi : croissance rapide du couvain, préparation à l’hivernage ou stimulation de la ponte. Dans la nature, les pollens riches atteignent souvent 20 à 30 % de protéines, alors que certains pollens pauvres descendent sous les 15 %. Pour le nourrissement de stimulation, les formulations recommandées présentent généralement une teneur de 5 à 10 % de protéines, adaptée au printemps pour soutenir la ponte ou en fin d’été pour constituer le corps gras. En fonction des disponibilités naturelles, un apport raisonné assure un équilibre optimal entre production de gelée royale, constitution du corps gras et vitalité générale de la colonie.
La durée d’administration de votre nourrissement protéiné pour abeilles compte également : le nourrissement doit durer au moins deux cycles de couvain (4 à 6 semaines) afin que la nouvelle génération bénéficie pleinement de ces apports. Enfin, n’oubliez pas la règle d’or : nourrir sans excès, toujours hors miellées, et placer les compléments près du cœur de la colonie. Ainsi, la consommation est facilitée et la colonie tire le meilleur parti de cette ressource.
3. Le changement climatique bouleverse les pratiques
Sécheresses, canicules, floraisons réduites ou décalées… le changement climatique met les colonies sous pression. Moins de pollen, moins de nectar, et des ressources souvent de moins bonne qualité nutritive. Le résultat ? Des carences plus fréquentes et un affaiblissement généralisé des ruchers.
Face à cette nouvelle donne, la nutrition protéinée des abeilles doit rester une option ponctuelle mais doit être bien maitrisée pour intervenir aux moments charnières. L’apiculteur devient véritablement le « nutritionniste » de ses colonies. Prévoir, observer et compléter l’alimentation est désormais essentiel pour maintenir des ruches vigoureuses, capables de traverser l’hiver et de redémarrer au printemps avec force.
Le secret de la bonne santé des colonies est un emplacement de qualité riche en ressources naturelles variées et un apiculteur attentif à ses colonies et à son environnement pour compenser certains déséquilibres.
En savoir plus : Guide nutrition des abeilles Véto-Pharma
—————————————————————————————————–
Sélection ICKO Apiculture
Candi nutripollen