Que se passe-t-il dans la ruche au mois de décembre ?
Dans la ruche en décembre, les abeilles concentrent leur activité presque essentiellement à la régulation thermique. Elles se regroupent en grappe, de plus en plus serrée si la température extérieure diminue. Par beau temps, les sorties sont très coûteuses en énergie.
Lorsqu’il fait moins de 18°C à l’extérieur, en présence de couvain, les abeilles doivent maintenir la température du nid à 34-35°C. Sans couvain, elles peuvent survivre avec une température minimale de 13°C au cœur de l’essaim.
Dans une ruche conventionnelle, les abeilles se regroupent autour de leur reine pour limiter les courants d’air et conserver la chaleur. Cette lutte contre le froid provoque un stress important chez les abeilles (Derek Mitchell), stress qui peut être réduit par une isolation renforcée.
Dans une ruche basse consommation, les abeilles se regroupent dans la Chambre 1, très bien isolée. Elles n’ont ainsi pas besoin de former une grappe.
Si vous trouvez un grand nombre d’abeilles mortes, pas de panique, c’est normal à cette période. On peut, en effet, compter jusqu’à 3 000 décès en trois mois. Des colonies vigoureuses nettoieront elles-mêmes la ruche (C’est le rôle des abeilles «croquemort» qui agissent dès qu’elles sentent de l’acide oléique, phéromone émise par un cadavre).
Si ce n’est pas le cas, vous pouvez retirer les cadavres du plancher à l’aide d’un crochet.
Si l’hiver est rigoureux, la ponte est inexistante, et la population reste stable. L’activité de la colonie est au ralenti. En cas d’hiver doux, la ponte peut ne pas cesser. Les abeilles effectuent des vols de propreté par beau temps. L’apiculteur est alors contraint de surveiller rigoureusement les réserves.
Ruche en décembre : que fait l’apiculteur ?
L’entretien de la ruche en hiver
Au printemps et en été, les colonies sont très actives et produisent une ou plusieurs récoltes. En hiver, c’est le repos, et le maître-mot est la paix. Cela ne signifie pas laisser la ruche sans surveillance. Il faut y jeter un œil de temps en temps pour vérifier notamment le toit et les réserves. L’essentiel est de ne pas faire de bruit ni de mouvements brusques pour éviter de perturber les abeilles.
Profitez de cette période calme pour :
- Nettoyer minutieusement votre matériel : cadres de réserve passés en revue, grattés, réparés, re-cirés.
- Préparer des cadres neufs : Montez et cirez-les dès maintenant pour éviter de vous précipiter plus tard.
- Entretenir les abords du rucher : aménagez et débroussaillez vos emplacements sans mettre en route des moteurs.
- Plantez des plantes mellifères : comme le thym, le romarin, la bourrache ou la sauge.
À noter : Vérifiez l’implantation de votre rucher afin d’offrir les meilleures conditions tout au long de l’année. Les ruches doivent être :
- À l’abri des vents dominants, principalement venant du Nord
- Exposées à un ensoleillement maximal le matin.
- À l’ombre pendant les heures les plus chaudes de l’été.
- L’exposition idéale est Sud Est
L’hivernage des abeilles
Maintenez les abeilles au calme pour éviter qu’elles ne s’agitent et ne consomment trop de provisions. Une activité précoce des abeilles d’hiver entraine leur fatigue prématurée et une augmente les chances de perdre sa colonie au printemps. Une colonie doit disposer de 15 à 20 kg de miel (3 à 4 cadres de corps) pour passer un hiver serein.
Attention : Il est tard et nuisible de donner de la nourriture liquide dans la ruche en décembre. Préférez le candi si nécessaire. En cas de doute sur les réserves, une ouverte rapide peut être réalisée chaque mois pour éviter tout problème de disette.
Traitement anti-varroa
Entre décembre et janvier, profitez de l’absence de couvain pour :
- Traiter vos colonies par sublimation ou dégouttement.
- Utiliser des médicaments disposant d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).
Protégez-vous en portant l’équipe de sécurité nécessaire : masque, gants, combinaison. Rapprochez-vous de votre Groupement de Défense Sanitaire pour toute question.
Déclarez vos ruches avant le 31 décembre
Tout apiculteur est tenu de déclarer chaque année entre le 1er septembre et le 31 décembre les colonies d’abeilles dont il est propriétaire ou détenteur, en précisant notamment leur nombre d’une part et leurs emplacements d’autre part.
La déclaration est obligatoire dès la première colonie détenue.
Cette déclaration concourt à une meilleure connaissance du cheptel apicole français. Elle participe à sa gestion sanitaire, notamment face à la menace que représente le parasite Aethina tumida, petit coléoptère des ruches.
Elle permet également de mobiliser des aides européennes dans le cadre du Plan Apicole Européen. En savoir +
Les plantes mellifères en décembre
- La fausse roquette : Petite plante abondante dans les champs cultivés et les friches de la moitié sud de la France, la fausse roquette figure parmi ces quelques espèces remarquables par leur floraison surtout hivernale. C’est aussi une plante mellifère recherchée.
- Rose de Noël (Hellébore noire) : La Rose de Noël est une plante vivace persistante de la famille Renonculacées. Originaire de l’Europe centrale, c’est une plante attrayante pour son beau feuillage et sa floraison hivernale, qui pousse dans les recoins sombres et humides du jardin. Sa floraison s’étend de décembre à avril.