La période de fin d’été et début d’automne est propice au pillage des ruches faibles par les ruches fortes. Les ressources en nectar manquant, les abeilles se tournent avec agressivité vers les occasions de combler ce manque.
Les apports extérieurs de nourriture par l’apiculteur peuvent être un facteur déclenchant le pillage. Pratiqué en pleine chaleur, les odeurs du nourrissement vont exciter les abeilles et les pousser à s’attaquer aux réserves de leurs voisines. Un ouverture prolongée d’une ruche peut aussi en être la cause.
Dans une attaque violente, les abeilles des deux colonies concernées vont se battre sur la planche d’envol et l’agressivité s’exprimera aussi à l’égard de l’apiculteur venu y mettre bon ordre. Les abeilles pilleuses rentrent et sortent, elles montent le long de la paroi pour prendre leur envol afin de compenser la charge de miel. Les débris de cire marqueront le résultat du pillage.
La ruche pillée se verra encore affaiblie par la diminution de ses réserves, voire leur disparition, la mort de nombreuses abeilles au combat. A ce moment tardif de l’année, elle ne disposera plus des moyens de préparer son hivernage et disparaîtra.
Pour prévenir le pillage, l’apiculteur veillera à l’équilibre des forces au sein de son rucher. Les ruches faibles auront été réunies ou bien partitionnées pour faciliter la cohésion et la défense. Le nourrissement se fera le soir ou tôt le matin afin d’éviter les exhalaisons stimulantes.
Confronté au pillage, il devra limiter les accès à la ruche pillée en bouchant les entrées sur la planche d’envol en n’en laissant qu’un petit nombre afin que les abeilles puissent mieux les défendre. Il pourra aussi mettre devant les entrées laissées libre de l’herbe mouillée, permettant aux unes de sortir mais dissuadant les autres d’entrer. Il pourra enfin déplacer une des deux ruches (3 km !). Encore faut-il détecter la ruche pilleuse. Les vielles recettes suggèrent d’enfariner les assaillantes afin de pouvoir déterminer d’où elles viennent ! Autre technique proposée : supprimer la planche d’envol. Peu de modèles de ruche s’y prêtent.