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Dans la ruche en mai : Que se passe-t-il?

Dans la ruche en mai, l’activité est intense. Les abeilles butinent sans relâche, la colonie croît rapidement, et l’apiculteur se doit de ...

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Dans la ruche en mai, l’activité est intense. Les abeilles butinent sans relâche, la colonie croît rapidement, et l’apiculteur se doit de suivre ce rythme soutenu. Cette période est déterminante pour la suite de la saison apicole : il convient d’anticiper l’essaimage, de poser les hausses en temps utile et de surveiller rigoureusement les réserves alimentaires. Voici un tour d’horizon complet de l’activité de la ruche en mai.

 

Que se passe-t-il dans la ruche au mois de mai ?

Au mois de mai, la ruche connaît une activité intense. Les abeilles butinent sans relâche, la colonie croît rapidement, et l’apiculteur se doit de suivre ce rythme soutenu. Cette période est donc déterminante pour la suite de la saison apicole : il convient d’anticiper l’essaimage, de poser les hausses en temps utile et de surveiller rigoureusement les réserves alimentaires. Voici un tour d’horizon complet de l’activité de la ruche en mai.

La colonie d’abeilles dans la ruche en mai

Développement de la colonie : une croissance exponentielle

Au mois de mai, la colonie d’abeilles atteint son apogée biologique. Une reine jeune peut pondre jusqu’à 2 000 œufs par jour, un record permis par la stimulation liée à l’allongement des journées. Cette production massive est favorisée par la disponibilité en nectar et en pollen, sources principales de protéines et de glucides.

Activités au sein de la ruche en mai : rôles bien définis

La population peut rapidement excéder 50 000 individus. Chaque abeille occupe au cours de sa vie 7 fonctions principales, assumant un rôle précis. L’équilibre entre chaque fonction peut varier en fonction des ressources disponibles :

Phénomènes biologiques observables

La construction des rayons s’effectue grâce à la production de cire par les abeilles. La production de cire par les abeilles est un processus physiologique fascinant. Lorsque les ouvrières ont entre 12 et 18 jours, leurs glandes cirières, situées sur la face ventrale de l’abdomen, s’activent sous l’effet de la température élevée de la ruche, autour de 35°C. Elles sécrètent alors de petites écailles translucides de cire. Les abeilles prélèvent ces écailles avec leurs mandibules pour les malaxer et construire les alvéoles hexagonales. Cette structure est idéale pour le stockage du miel, du pollen et le développement du couvain.

Implications pour l’apiculteur

Ce dynamisme impose à l’apiculteur une vigilance accrue : il doit contrôler la place disponible pour éviter la congestion du couvain, prévenir l’essaimage et garantir une production optimale de miel.

En mai, que fait l’apiculteur ?

Surveillance des réserves alimentaires

Malgré l’abondance florale propre au mois de mai, les besoins énergétiques dus à l’essor du couvain peuvent conduire à une consommation rapide des réserves de miel. Il est donc indispensable de contrôler fréquemment le poids des ruches. En cas de carence, un apport ponctuel de sirop ou de candi s’avère nécessaire afin de soutenir la vitalité de la colonie sans perturber l’équilibre interne de la ruche.

Mise en place des hausses

La croissance importante de la population et l’accroissement des apports en nectar rendent indispensable l’ajout de hausses. Cette extension permet d’offrir plus d’espace pour le stockage du miel et de limiter les risques d’essaimage. Il faut poser la hausse au moment précis où la population est surabondante et avant que le nectar ne vienne concurrencer la place disponible pour la ponte. La pose d’une grille à reine est fortement recommandée afin d’empêcher la reine de pondre dans les cadres destinés à la récolte.

Préparation à la récolte de miel

Si les conditions climatiques ont été favorables, la première récolte peut être envisagée dès la fin du mois. Il est primordial de vérifier que les cadres soient entièrement operculés. Cependant, cette indication n’est plus toujours suffisante. En cas d’année très humide, même operculé, le miel peut conserver un taux d’humidité élevé, atteignant parfois 19 à 20 %. Cela complique sa conservation et peut entraîner des fermentations. Il est donc recommandé de mesurer précisément l’humidité avant l’extraction pour garantir un miel stable et de qualité.

Pour contrôler ce paramètre, l’outil de référence est le réfractomètre à miel. Son utilisation est simple et efficace.

D’abord, prélevez une petite quantité de miel. Ensuite, déposez-en une goutte sur la zone de lecture du réfractomètre. Refermez soigneusement le couvercle pour éviter toute intrusion d’air. Enfin, observez à travers l’oculaire pour lire directement le taux d’humidité affiché sur l’échelle graduée. Cette vérification garantit une récolte de miel conforme aux critères de qualité.

Prévention de l’essaimage

Le mois de mai correspond à une période de forte propension à l’essaimage. Il est préconisé de contrôler rigoureusement la présence de cellules royales situées en bordure de cadre, à chaque visite. En cas de signes avant-coureurs, des divisions de colonies peuvent être réalisées afin de maintenir la cohésion de la ruche et de favoriser la productivité.

Mise en place de ruches-pièges

Dans l’optique de capter des essaims naturels, il est stratégique d’installer des ruches-pièges. Idéalement équipées d’un cadre bâti ancien et d’un attractif, ces ruches doivent être placées à proximité d’anciens sites d’essaimage ou dans des zones riches en ressources florales.

Si vous utilisez une ruche neuve, préparez l’intérieur pour attirer les essaims. Commencez par roussir légèrement le bois avec un chalumeau. Cette opération élimine les impuretés. Elle confère aussi à la ruche une odeur proche de celle d’un habitat naturel. Ensuite, badigeonnez les parois internes avec de la cire fondue. Cette couche renforce l’odeur familière pour les abeilles. Grâce à ces méthodes simples et efficaces, vous augmentez considérablement les chances qu’un essaim choisisse cette ruche comme nouveau foyer.

Préparation à la récolte de pollen, propolis

Avec l’activité florale intense du mois de mai, l’apiculteur peut envisager la récolte de deux autres produits précieux de la ruche : le pollen et la propolis.

Récolter le pollen
Le pollen est collecté par les butineuses puis stocké dans les alvéoles pour nourrir le couvain. Afin de le récolter sans nuire à la colonie, il est recommandé d’installer des trappes à pollen. Ces dispositifs, placés à l’entrée de la ruche, retiennent une partie du pollen accroché aux pattes des abeilles. Il est essentiel de ne pas sur-utiliser ces trappes pour préserver l’équilibre nutritionnel de la colonie. Le pollen est indispensable à l’élevage des larves

Récolter la propolis
La propolis, issue des résines végétales et transformée par les abeilles, sert à colmater les fissures de la ruche et à garantir l’hygiène interne. Pour la récolter, l’apiculteur peut disposer des grilles spéciales sur le dessus des cadres. Lorsque les abeilles bouchent ces grilles avec de la propolis, il suffit de les retirer et de les congeler pour en extraire facilement la substance.

Élevage des reines

Le mois de mai offre des conditions optimales pour l’élevage de reines de qualité, une opération stratégique pour le renouvellement des colonies. Les reines doivent idéalement être remplacées tous les deux ans afin d’assurer vitalité et productivité au rucher. Pour cela, il est indispensable de sélectionner des colonies exemplaires, reconnues pour leur douceur, leur dynamisme et leur résistance aux maladies. Les larves issues de ces lignées doivent être choisies avec soin pour garantir la qualité des futures reines.

Pour maximiser le succès de cet élevage, il est recommandé de placer ces larves dans un starter puissant. Ce type de colonie, temporairement orpheline et composée d’un grand nombre d’abeilles nourrices, offre des conditions idéales. Sans reine, les abeilles concentrent tous leurs efforts sur l’élevage des cellules royales, apportant gelée royale en abondance et soins constants. Cette méthode favorise le développement de reines robustes, garantes de la pérennité et de l’équilibre du cheptel.

Prévenir les maladies

La forte densité de la colonie peut favoriser l’apparition de pathologies telles que la loque américaine ou la maladie noire. Il est essentiel d’inspecter régulièrement les ruches, de vérifier l’état du couvain et d’intervenir rapidement à la moindre suspicion. L’effondrement des colonies n’est pas une fatalité.

Les floraisons et la miellée de mai

L’acacia : une floraison emblématique de mai

L’acacia, ou robinier faux-acacia, est l’une des principales sources de nectar au mois de mai. Sa floraison est abondante mais extrêmement sensible aux aléas climatiques : une pluie prolongée ou un coup de vent peut anéantir la miellée en quelques heures. Lorsque les conditions sont favorables, le nectar d’acacia donne un miel très clair, doux et un goût plutôt neutre, recherché pour sa lente cristallisation et son index glycémique bas.

Les autres floraisons principales de mai

Outre l’acacia et le châtaignier, d’autres espèces contribuent au butinage intensif de mai : les érables, les aubépines et de nombreux fruitiers comme le pommier. Chaque floraison présente un intérêt spécifique selon les terroirs et les conditions climatiques locales, offrant une diversité de nectars qui enrichissent les productions de miel multifloral.

Sources : L’apiculture mois par mois – Jean Riondet ; Le rucher durable – Jean Riondet

 

Sélection ICKO Apiculture 
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