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MIEL ET FRAUDE MONDIALE

Le phénomène d’actualité 2017, c’est la fraude.   Comme chacun sait depuis l’automne dernier, nous vivons une situation prodigieusement extraordinaire et totalement ...

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Le phénomène d’actualité 2017, c’est la fraude.

 

Comme chacun sait depuis l’automne dernier, nous vivons une situation prodigieusement extraordinaire et totalement incompréhensible : alors que les ventes directes n’ont jamais aussi bien marché, alors que la récolte 2016 est, au moins, aussi catastrophique que 2014 (le tiers de ce que la France produisait il y a 25 ans), malgré une baisse significative des cours de vrac (10 à 20% selon les variétés), il n’y a quasiment plus aucun acheteur de miels en fûts.

Il y aurait bien 4 500 tonnes (soit 45%) de miels commercialisés par les apiculteurs en vente directe qui seraient issus de la fraude à l’importation.

Une question reste encore entière : ce résultat est-il le reflet exact d’une situation à ce point délétère que près de la moitié des consommateurs croyant acheter du miel français se fait gruger en consommant en fait de l’importation, ou n’est-il que la conséquence de chiffres statistiques inexacts de la part des douanes ou de telle ou telle autre structure tout aussi officielle qui fournit les chiffres à partir desquels tout le monde travaille (syndicats, cabinets d’audit, journalistes, ou administrations) ?

 

S’il est possible de faire dans la clarté sans redondance ni surenchérir, il reste une dernière question encore, encore plus entière :
P
ourquoi l’État, en toute connaissance de cause, au moins suite au courrier FFAP-SPMF-UNAF, ne fait-il strictement rien pour mettre fin à cette tromperie vis-à-vis des consommateurs ?

Une chose est sûre : le meilleur moyen de savoir si ces chiffres sont le reflet exact de la réalité ou la conséquence de statistiques inexactes, serait de poursuivre les investigations. Compte tenu de l’ambiance délétère depuis ce fameux comité apicole du 29 septembre 2015, rien n’a été entrepris. C’est la raison pour laquelle le SPMF poursuit ses investigations, à ses frais et de sa propre initiative.

 

Le SPMF a demandé à la fédération des pays exportateurs de miel, de bien vouloir nous fournir un document de synthèse sur le marché mondial. C’est indispensable pour pouvoir travailler efficacement. Ils ont été très réactifs. Vous trouverez ce dossier en PJ. Il a l’avantage, d’être aussi court que possible, riche en informations, et surtout très pédagogique.
Le voici : 

TELECHARGEZ L ANALYSE AMÉRICAINE SUR LA FRAUDE

 

La question de savoir pourquoi l’administration du Plan de Développement Durable de l’Apiculture, dans le cadre de la mission que lui a fixé le ministre de l’agriculture, n’a pas souhaité éclaircir cette fraude sur la vente directe, reste aussi entière. Est-ce à rapprocher des questions suivantes ? Pourquoi l’administration du Plan de Développement Durable de l’Apiculture n’a pas trouvé et proposé une solution à la présence du syndicat des fournisseurs et revendeurs de matériel apicole dans l’interprofession ? et, toujours dans l’interprofession, pourquoi vouloir imposer la FCD (Groupe Carrefour et Grande Distribution) en position de blocage, de véto, ou d’arbitre selon l’interprétation que chacun en fera ?

En tout état de cause, ce serait une erreur magistrale de croire à un complot de l’État contre les apiculteurs. Chaque ministère concerné (Agriculture, Environnement, Finances), en fonction de ses préoccupations, a sa propre réflexion et sa propre logique. Il en va de même de chaque direction au sein de chaque ministère. Ce n’est que parce que la filière est inconséquente et incapable de s’organiser que, de temps en temps, l’un ou l’autre des interlocuteurs en charge du dossier apicole prend ses propres décisions à la place des professionnels concernés.

 

Quelques chiffres intéressants :

·         La récolte 2016/2017 en Argentine sera mauvaise, probablement 20 à 30% inférieure à celle de l’an dernier,

·         Il semble que cette situation soit commune à toute l’Amérique du Sud,

·         Les prix ont fortement remonté jusqu’à environ 3,00€ fin février, (tous frais compris),

·         Le miel d’Ukraine (essentiellement tournesol) se situe toujours autour de 2,00€,

·         Jusqu’à présent, les acheteurs ne se précipitent pas,

·         Cela ne changera rien à court terme à la situation française.

 

Il s’agit là pour l’instant d’informations partielles et totalement provisoires. La situation sera beaucoup plus claire à partir de début avril pour le marché mondial et à partir de septembre pour le marché français.

Bon courage en attendant…

Aut. Thomas Mollet – SPMF – [info SPMF]7-2017 Infos économiques

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