Comment estimer la force d’une colonie ?
Savoir si une colonie est forte ou faible est nécessaire pour orienter la conduite du rucher selon que l’on vise la production du miel, la production d‘essaims, que l’on propose ses colonies à la pollinisation.
Le premier indicateur est au trou de vol, on y voit l’abondance des butineuses. Occupent-elles la totalité de l’espace de vol ou une partie seulement ? Elles entrent au niveau du nid à couvain, plus large est l’espace occupé par le va et vient des butineuses, plus le nid à couvain est développé. On pourrait mesurer ce flux avec des appareils de comptage, la mesure effectuée journellement permet de constituer des abaques de mouvements que l’on peut mettre en relation avec la météo, la saison…
Un second indicateur est à l’ouverture du couvre cadre, le nombre d’inter cadres occupés par les abeilles. Cependant cet indicateur est fragile car selon que le temps et chaud ou froid les abeilles sont regroupées pour se tenir chaud ou au contraire déployées sur l’ensemble des cadres pour limiter la chaleur. Néanmoins c’est l’indicateur les us communément utilisé, il est rapide à mesurer, simple à mettre en œuvre. Observé en pleine journée, cet indicateur nous informe sur les abeilles d’intérieur, les butineuses sont alors aux champs.
Plus longue sera l’inspection des rayons cadre par cadre. On y observera les surfaces de couvain, les surfaces d’abeilles (pour autant qu’elles tiennent le cadre et ne se sauvent lors du déplacement des cadres), les surfaces de miel, celles de pollen, le nombre des cadres occupés, celui des cadres vides.
La mesure se fait soi avec un appareil composé de deux règles pour mesure l’ellipse du couvain, une pour le grand diamètre (largeur) l’autre pour le petit (hauteur). Soit on est doué pour le calcul mental et on note immédiatement la surface en cm2, soit on reporte ces mesures sur un tableur qui donnera pour chacune des ruches les surfaces mesurées. Très précis mais contraignant, long à mettre en œuvre, l’apiculteur se contente bien souvent de mesurer les surfaces par une estimation en paume de la main. Une paume fait environ 150 cm2.
Mais peu importe la valeur réelle pourvu qu’années après années l’apiculteur fasse le lien entre ces surfaces de couvain, les dates des mesures, les floraisons, le miel récolté. Ainsi pour une surface X de couvain au 15 mars, il est observé Y cadres de miel dans les hausses en fin d’avril etc.
Pour des travaux un peu sophistiqués, on utilisera la méthode ColEval mise au point par l’INRA et développée par l’’ITSAP. Les chercheurs ont fait des photos de cadres de couvain et d’abeilles dessus. Ils ont compté le nombre des cellules de couvain, le nombre des abeilles sur les cadres. Un logiciel de type enseignement assisté par ordinateur permet à un opérateur de visualiser ces photos de donner une estimation des surfaces de couvain et du nombre des abeilles, la machine corrigeant ses erreurs. Ainsi en visualisant ces photos l’opérateur s’entraine à estimer le nombre de cellules de couvain qu’il observe sur le cadre et le nombre des abeilles. Avec un bon entrainement, la mesure se révèle fiable et assez rapide à mettre en œuvre. Il faut seulement être habitué à observer et s’entretenir dans l’usage de l’outil de mesure.
Ces outils complexifient le travail de l’apiculteur qui devient un éleveur au sens fort du terme, un exploitant apicole qui saura tirer profit de toutes les potentialités de ses colonies pour en obtenir le meilleur rendement économique.
Article rédigé par Jean Riondet
——————-L’apiculture c’est aussi de bons outils et de bons produits ——————-
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